De passage dernièrement chez Détour improvisé, le sujet de Jackss était la peur,
cela m'a remis en mémoire un anecdote assez cocasse, qui aujourd'hui me fait sourire, mais qui à l'époque de mon adolescence m'avait terrifie.
C'était un soir d'hivers, il faisait noir, le vent soufflait sans relâche et avec intensité,
je revenais chez moi le vent dans le dos et j'étais craintif, j'étais en fait assez peureux à l'époque.
En passant devant un magasin, qu'est ce que je vois, une paire de lunettes reflétant dans la nuit.
La panique s'empare alors de moi et je prend mes jambes à mon cou , je file les pattes aux fesses,
un peu plus loin, il y a une voiture garée le long du chemin, je ne fais ni un ni deux et je traverse de l'autre coté du chemin pour passer le plus loin possible de cette voiture , au cas ou quelqu'un serait caché derrière.
Finalement , j'arrive à la maison , à bout de souffle, j'étais sain et sauf, en sécurité. J'avais survécu aux milles dangers de la nuit.
Cette peur irraisonnée a durée quelques années, jusqu'à un soir d'été, où, montant une grande cote, toujours à la noirceur, je m'arrête, frappée par une évidence évidente,
il ne me sert à rien d'avoir peur, si quelque chose ou quelqu'un venait m'attaquer, la peur me paralyserait et je ne pourrait rien faire, alors que si j'y fais face en toute confiance, je pourrais alors être plus efficace pour me défendre.
Depuis ce temps, cette peur irraisonnée m'a quitter, tout un soulagement.
Bien évidemment, dans mon histoire du début, vous avez tous compris que les lunettes , c'était tout simplement une personne qui contrairement à moi marchant contre le vent d'hiver s'était un instant réchauffé un peu entre les portes du magasin, et la voiture menaçante n'était que l'auto de mon frère devant sa porte.
La peur raisonnable nous incite à la prudence, mais lorsqu'elle est irraisonnée, elle peut nous faire voir les pires horreurs.